Étude : L'IA générative dans le paysage européen des startups en 2024
Communiqué de Presse – Janvier 2024
Les startups d’IA générative en Europe souffrent d’un manque de financement
AppliedAI Institute for Europe, institut à but non-lucratif publie la première étude sur le statu quo de l’IA générative chez les startups d’IA européennes. 95 startups dans ce domaine ont été interrogées sur leur utilisation actuelle de l’IA générative et leurs défis vis-à-vis de la concurrence internationale. Les résultats soulignent le besoin urgent d’accélérer de manière significative le développement de l’IA générative en Europe.
Au total, il existe environ 6 300 start-ups d’IA dans l’UE, dont 669 dans le secteur de l’IA générative. La plupart des startups d’IA générative proviennent d’Allemagne (19,9 %). Le financement des startups d’IA générative européennes s’élève à ce jour, à un total de 2,37 milliards d’euros. Les plus grands défis des startups sont le financement, la réglementation et la capacité de calcul.
Munich, 18 janvier 2024–
Les principaux résultats en un coup d’œil
Domaines d’intérêt des startups d’IA générative en Europe :
Actuellement, 31 % des 95 startups travaillent au développement de modèles dits de base. 41,6 % se concentrent sur la mise à disposition d’outils de développement et d’infrastructures pour les modèles d’IA générative. En outre, 62,9 % développent des applications en aval basées sur des modèles de base préexistants. Le terme « aval » fait ici référence à une phase en aval et renvoie à l’applicabilité et à la réalisation de tâches spécifiques basées sur les résultats des modèles d’IA. (Plusieurs réponses étaient possibles).
Environ la moitié des startups interrogées (52,6 %) se concentrent spécifiquement sur des couches individuelles de la tech stak, la pile technologique, tandis que 47,4 % sont actives dans au moins deux couches.
Les plus grands défis pour les startups d’IA générative (plusieurs réponses possibles) :
- Le manque de financement (48 %).
- La réglementation (23 %)
- Accès limitéà la puissance de calcul (18 %).
- Le manque de spécialistes qualifiés (17%)
- Accès à des données de haute qualité (16 %)
- Des conditions de concurrence équitables (13 %)
- Autres aspects réglementaires/juridiques (exemple: la propriété intellectuelle) (9 %).
- La sécurité (5 %)
- Autres (10 %)
Les facteurs externes réduisent la marge de manœuvre des startups
La question des difficultés auxquelles sont confrontées les startups est un élément central de cette étude. Le manque de financement, la régulation stricte dans l’Union et la disponibilité limitée de la puissance de calcul sont les trois domaines ayant le plus d’impact sur les startups et où il est urgent d’agir.
Le manque de soutien financier
Les investissements dans l’IA générative sont essentiels pour l’économie et la concurrence européenne. Ils conduisent à une augmentation de l’entreprenariat et de la productivité ainsi qu’à une économie tournée vers l’avenir, active dans le façonnement de l’IA générative. Les startups jouent un rôle de catalyseur économique.
Près de la moitié (48 %) des startups interrogées ont déclaré que leur plus grand défi était le financement ou l’investissement, notamment par comparaison aux États-Unis et à la Chine. Selon les données, les startups européennes d’IA générative n’ont levé qu’environ 2,37 milliards d’euros de financement à ce jour. Par contraste les deux acteurs américains, OpenAI et Antrophic, ont déjà reçu environ 14,3 milliards d’euros de financement d’ici à décembre 2023. En d’autres termes, ces deux startups d’IA non-européennes ont reçu à elles seules, six fois plus d’argent que l’ensemble des 669 startups d’IA générative de l’UE.
Il y existe une forte réticence à investir dans les jeunes pousses européennes d’IA générative. Par ailleurs, le manque de financement rend extrêmement difficile l’entrainement de modèles, essentiel mais coûteux. Il en résulte un désavantage concurrentiel important au niveau international.
Des startups prises entre l’incertitude et la pertinence de la réglementation
La puissance de calcul limitée comme goulot d’étranglement
Cinq domaines d’action pour renforcer le paysage de l’IA générative en Europe
Sur la base de l’analyse de l’écosystème européen des startups d’IA générative, il existe plusieurs champs d’action pour protéger et accélérer le développement de l’IA générative “made in Europe”.
-
Renforcer la confiance dans l’IA générative
La confiance est un élément clé pour renforcer l’écosystème européen. Sans confiance, les entreprises ne sont pas disposées à fournir des données sensibles et des documents internes pour l’entraînement des modèles d’IA. Il est important que les entreprises fassent confiance aux solutions d’IA générative. Toutefois, il est également important de s’assurer que ces solutions sont dignes de confiance.
-
Rendre le financement plus attrayant pour les investisseurs en capital-risque (VC)
-
Stimuler la valeur ajoutée européenne
-
Faciliter l’accès à des données de haute qualité
-
Éviter la fragmentation et utiliser l’expertise existante
Pour aller plus loin
“La course mondiale à l’IA bat son plein. L’Europe doit jouer un rôle actif et de premier plan pour façonner l’avenir. Les acteurs américains et chinois peuvent opérer dans des conditions largement plus favorables. Dans ces circonstances, il est beaucoup plus difficile pour les startups européennes d’IA générative de rivaliser avec les entreprises américaines qui bénéficient d’un financement important. L’inégalité des règles du jeu est un obstacle à la croissance et à la réussite sur le marché et nécessite des efforts et des ressources considérables”, déclare Andreas Liebl, directeur général de l’Institut appliedAI for Europe.
“Nos recommandations d’actions visent à aider les décideurs politiques et les startups d’IA générative à élaborer des mesures pour surmonter ces obstacles et placer l’Europe à l’avant-garde du développement et du déploiement de l’IA générative. Dans le cas contraire, nos jeunes entreprises européennes d’IA migreront vers des pays non-européens et nous perdrons l’occasion de contribuer à façonner le paysage de l’IA générative”, ajoute Mme. Goll.
*Méthodologie
Le paysage européen des startups de l’IA compte 1 169 startups dans les pays de l’UE participants (Allemagne, France, Suède, Pays-Bas). Elles ont été identifiées sur la base de critères tels que les données, les experts, les méthodes d’IA, l’évolutivité et la qualité globale. Pour répartir les startups d’IA générative, un système de classification basé sur l’IA a été développé et validé par deux experts indépendants de l’IA.
L’étude (n=95) a utilisé un modèle transversal. Chaque startup d’IA générative a été contactée par des experts provenant de chaque initiative d’IA partenaire respective dans le pays cible. La participation s’est faite sur invitation via différents canaux. La collecte de données a duré quatre semaines (23.10.2023 – 17.11.2023) et a été réalisée en anglais. L’enquête a permis de recueillir des données quantitatives et qualitatives sur le paysage européen de l’IA générative.
L’intégralité de l’étude peut être téléchargée gratuitement ici.
À propos de l’Institut d’appliedAI for Europe gGmbH
Plus d’informations à l’adresse suivante : www.appliedai-institute.de.
Pour toutes questions complémentaires, veuillez-vous référer aux contacts ci-dessous.
Contacts :
Chloé Plédel
Responsable des affaires européennes et réglementaires
chloe.pledel@hub-franceia.fr